Une méditation chaque mois

Plaidoyer pour la sobriété

Dans l’épisode où Jésus chasse les marchands du Temple (Jn 2, 13-22), voilà bœufs, moutons, pigeons, monnaies et marchands évacués du parvis ! Jésus fait le vide ; il fait le ménage en débarrassant le lieu de la prière de tout ce qui l’encombre.
Le temple représentait cet espace où l’on pouvait s’approcher de Dieu, lui adresser ses demandes et en attendre ses bénédictions ; mais un trop plein de commerce, en particulier, en voilait sa véritable fonction, tout en voilant le vrai visage de Dieu.
Ce trop plein nous interroge terriblement encore aujourd’hui. Nous avons basculé du « commerce du temple » aux « temples du commerce » ! Et nous sommes tellement habitués à fonctionner sur le mode du donnant-donnant que la gratuité du don de Dieu nous échappe bien souvent.
Le geste de Jésus prend la forme d’un plaidoyer pour une plus grande sobriété, y compris dans nos manières d’appréhender la religion, la foi… et le visage que nos églises en donnent.
(Avril 2024)

Pâques de l'intime

Pâques est la première et la plus essentielle des fêtes chrétiennes. Mais elle est, en même temps, la plus inexplicable et la plus, littéralement, in-croyable.
La plus essentielle car elle nous dit que rien n’est joué d’avance, que l’avenir reste ouvert et que l’espérance est toujours possible. Sans elle, il n’y aurait plus qu’à subir une vie sans issue.
Mais elle est aussi la pierre d’achoppement, celle sur laquelle nous butons, celle qui éloigne même de la foi parce qu’on y préfère les sagesses « raisonnables » du monde ou bien, terrible paradoxe, les ésotérismes les plus délirants !
Comme guide, il n’y a que celui de l’intime, au cœur de chacun. Et puis, le fragile témoignage de celles et ceux dont nous devinons, par-dessus leur épaule, l’effet d’une Parole qui a tout changé.
Pâques, et son message de résurrection, ne peut faire l’objet d’aucun dogme parce qu’elle appartient à chacun dans la liberté que donne la foi.
(Mars 2024)

Carême ?

Le carême correspond aujourd’hui au temps de « préparation » avant la célébration de Pâques. Mise à part sa portée pédagogique, pourquoi jeûner en carême ? Les protestants n’ont pas imposé de restrictions dans ce temps liturgique, dans la mesure où il n’y a pas de mérite à acquérir. D’ailleurs, les Evangiles nous indiquent que Jésus et ses disciples ne jeûnaient pas.
Faire bombance dans les temps de carême serait d’ailleurs la meilleure démonstration et preuve que nous sommes sauvés par grâce !
Comme l’écrit P-O. Léchot : « Pour Luther, le danger principal du carême serait de vouloir plaire à Dieu et avoir plus confiance en l’œuvre accomplie qu’en la grâce de Dieu. Que de nos jours, on veuille valoriser le fait de moins consommer ou de prendre le temps de méditer est parfaitement légitime – mais attention ! Qu’on n’aille pas chercher à le légitimer religieusement en drapant ce qui est finalement de l’ordre de notre choix personnel, d’un charmant manteau de religiosité mal dégrossie. »
(Février 2024)

Plus de Loi ?

Lançons donc un pavé dans la mare liturgique ! Soyons avant tout reconnaissant pour le travail accompli afin de proposer à notre Eglise une nouvelle liturgie commune du culte, à expérimenter dans les trois ans à venir.
C’est un sujet sensible, et il faut du courage pour s’y atteler. Je reconnais aussi que la critique est facile à ceux qui n’ont pas participé à son élaboration. Cependant, j’ose poser une question.
On pourra s’apercevoir que, sans explication, la « Loi », ou « volonté de Dieu », est absente désormais, même si on pourra trouver ça et là quelques évocations. C’était pourtant, à peu près, ce qui nous distinguait de la liturgie catholique de la messe !
La « Loi » serait-elle considérée comme trop contraignante ? Serait-elle devenue inutile ou caduque ? Notre monde n’a-t-il plus besoin de l’entendre ? Mais Grâce et Loi ne forment-ils pas un couple indissociable ? Je regrette que l’appel à « l’amour de Dieu et du prochain » ne résonne plus dans cette liturgie, certes expérimentale !
(Janvier 2024)

Une naissance inattendue

Les récits bibliques nous parlent souvent de ces femmes qui n’arrivent pas à enfanter, et puis, sur l’intervention du Seigneur, l’histoire se dénoue et l’enfant vient au monde. Ce n’est pas tout à fait le récit de Noël puisque cette fois-là, l’enfant vient trop tôt et de manière inattendue, et non pas de manière inespérée !
Pourtant, ces deux thèmes se correspondent et nous pourrions voir dans la naissance de Jésus, la fin de la longue lignée biblique de toutes ces femmes qui attendent un enfant qui ne vient pas. Ainsi, la naissance de Jésus pourrait signifier la fin de toutes les stérilités, la fin de toute stérilité.
Et cela ne concerne pas seulement la gent féminine. Noël est l’annonce de la fin de la stérilité de l’existence pour tout un chacun, quand il nous semblait que nous n’arrivions à rien et que notre vie ne donnait aucun fruit.
Depuis Noël, l’abondance du Royaume et de la Joie est désormais à portée de Foi !
(Décembre 2023)

Lutter

Il y a un fil qui court tout au long des récits bibliques : c’est celui de la lutte. Nous ne parlons pas ici des nombreuses guerres qui jalonnent le récit, mais cela commence par lutter avec la tentation, lutter avec la violence, lutter avec son frère pour le patriarche Jacob, lui qui va lutter toute la nuit avec un ange, avec Dieu, avec lui-même, avec ses démons ou avec ses peurs… le texte garde cette ambigüité. Nous pourrions également évoquer le parcours de Jésus ou celui de Paul, et de bien d’autres encore…
Nous aspirons peut-être à une existence personnelle et communautaire qui soient apaisées, pacifiées, mais il n’en est rien, en fin de compte. Ce que nous dit la Bible, c’est que la vie est faite de luttes permanentes, contre les autres parfois mais, le plus souvent, contre nous-mêmes, contre nos propres nuits qui nous hantent. Mais elle nous dit aussi que nous y sommes toujours accompagnés, jamais seuls. La plus grande joie vient lorsque nous en sortons vainqueurs.
(Novembre 2023)

Raconter Dieu

Jésus parlait souvent en paraboles. Mais pourquoi ?
Peut-être parce qu’il a voulu simplifier le langage, contrairement aux scribes de son époque. Il a donc raconté Dieu dans les mots de tous les jours. Mais il a voulu aussi entraîner ses auditeurs plus loin, toujours plus loin. S’il parle en paraboles, c’est qu’il y a quelque chose de plus à comprendre. Ce « plus » concerne le Royaume de Dieu.
Si Jésus parle en paraboles, ce n’est pas seulement pour être accessible à tous, mais c’est d’abord pour dire sa conviction profonde que le Règne de Dieu n’est pas enfoui dans le futur. Il est une réalité inscrite déjà dans le présent. Le Règne surgit dans le monde familier de l’Homme dont la parabole est le miroir.
Les Paraboles, ce sont des voix et des gestes familiers qui nous font savoir que le Royaume est tout proche.
(Octobre 2023)

Une foi raisonnable

Bien souvent, on considère que les croyants sont des gens qui s’attachent à des chimères, à une vision caduque appartenant à un passé dépassé, à des illusions et des utopies. Bref, qu’ils sont hors sol et en dehors de la réalité.
J’aime à dire le contraire ! Quand je vois autour de moi et dans la société tous ceux qui s’enferment dans des croyances complotistes, ésotériques, des superstitions et toutes sortes de pensées magiques… je me dis que la foi au Dieu biblique est bien plus raisonnable que tout cela ! Bien sûr, il n’est pas question de faire une lecture littérale des récits de la Bible, car ils demandent toujours une interprétation.
Mais les auteurs bibliques ne cessent-ils pas de mettre en garde contre les fausses idoles et les faux prophètes ?! Ainsi, le Dieu que la Bible me présente et auquel elle me demande de croire est bien celui qui me libère de toute forme de croyance déraisonnable.
Je me trouve ainsi bien plus sensé et rationnel que nombre de mes contemporains !
(Septembre 2023)

La juste distance

La période estivale est l’occasion pour celles et ceux qui le peuvent de prendre de la distance d’avec le quotidien qui occupe le reste de l’année. Ils peuvent ainsi changer d’air et changer de paysage ! C’est aussi, bien souvent, un temps où l’on prend de la distance d’avec l’Église ; du moins, avec les activités qu’elle propose le reste de l’année.
C’est peut-être alors l’occasion de réfléchir à la juste distance nécessaire avec les choses et les Etres. Mais surtout, la juste distance avec les pensées et les sentiments qui nous animent. Ni trop près, pour ne pas se laisser envahir ou déborder, à la fois, par les difficultés, les épreuves, les souffrances, et puis les exaltations (mais cela est plus rare !). Ni trop loin, car cela fait partie de notre vie, de notre histoire, et il ne s’agit pas de le nier, de le refouler.
C’est un chemin spirituel : trouver la juste distance entre la Croix et la Résurrection ! Un apprentissage que les apôtres ont dû faire, eux les premiers…
(Eté 2023)

Toucher du doigt la foi

L’apôtre Thomas voulait toucher du doigt la résurrection (Jn 20, 19-31). D’ailleurs, voulait-il voir ou toucher ? Finalement, c’est lui qui sera touché par le Ressuscité et par sa Parole. Son histoire fait signe pour les croyants de toutes les générations, pour toutes celles et tous ceux « qui ont cru sans avoir vu ». Car ce qui est demandé aux croyants, ce n’est pas tant de croire à la résurrection, que de croire au Ressuscité. Il n’y a pas de savoir à acquérir, de connaissance à accumuler, mais une confiance et une foi à accorder à Celui qui nous parle de vie et de paix.
Nous retenons alors qu’il ne faut pas tant voir pour croire, que croire pour voir. Croire pour voir les signes, certes fragiles, de la dynamique de vie à l’œuvre dans le monde et dans nos vies. C’est ainsi que nous pourrons peut-être toucher du doigt la Foi !
(Juin 2023)

Un figuier stérile

Au lendemain de son entrée dans Jérusalem, après être passé la veille sur l’esplanade du Temple, au cœur de l’Israël religieux, Jésus a faim. Il voit un figuier avec de magnifiques feuilles ; il s’approche mais c’est pour découvrir… qu’il n’y a rien, aucun fruit (Mt 21, 18-22). Un si bel arbre, mais totalement stérile ! Tout cela n’est qu’illusion, faux-semblant, apparence qui peut donner le change, mais qui est totalement creuse.
Jésus ne veut pas nous donner des leçons de botanique, mais de spiritualité ! Le figuier peut représenter alors ce que Jésus a vu de la religion du Temple. Il y a là une critique très forte d’une religion qui ne nourrirait plus les personnes en quête de sens à leur vie ! Nos contemporains ont faim de cohérence, de confiance, de reconnaissance, d’espérance, de rencontres qui aident à vivre, et s’ils se tournent vers nous, ils peuvent peut-être voir de belles branches, mais sont-ils nourris ?! Pourvu que l’Esprit de Pentecôte souffle encore sur nos Eglises !
(Mai 2023)

Les armes de la prière

Je ne sais pas si vous avez déjà réalisé que la prière du « Notre Père » correspond fidèlement au récit de la tentation de Jésus au désert, notamment à la version qu’en donne Matthieu (4, 1-11). Trois tentations sont proposées à Jésus : changer des pierres en pain, se jeter du haut du temple pour forcer Dieu à agir, se soumettre au Diable pour la domination de tous les Royaumes du monde. Tentations économique, religieuse et politique.
Dans la prière, ne disons-nous pas au Seigneur : donne-nous notre pain de ce jour, pardonne-nous nos offenses et ne nous laisse pas entrer en tentation, délivre-nous du mal ; enfin : c’est à toi qu’appartiennent règne, puissance et gloire ?
Ainsi, les mots mêmes que Jésus nous a donné pour notre prière sont les armes efficaces et suffisantes pour résister à toutes tentations.
(Avril 2023)

 

Le bonheur de ceux qui sont en manque !

L’évangéliste Matthieu a regroupé dans les chapitres 5 à 7 un très long discours où Jésus enseigne les foules. Cet enseignement est précédé et suivi de guérisons. Ainsi, au tout début de son ministère, dans le « Sermon sur la montagne », Jésus nous parle d’emblée de bonheur ! « Heureux » proclame-t-il à ses auditeurs dans ce texte des « Béatitudes » qui ouvre son propos.
C’est quand même étonnant que la première question qui vienne soit celle du bonheur, et non pas celle de la foi, de la loi, de la morale… comme on aurait pu s’y attendre ! Pour Jésus, la première chose à dire, à proclamer, c’est le bonheur pour l’être humain ! Mais nous le savons, ce bonheur est bien différent de celui que prêche notre société de consommation et de concurrence.
Alors oui, il y a un bonheur pour ceux qui n’ont rien, pour ceux qui sont en manque ! Parce que ce bonheur ne repose pas sur ce que nous « avons » mais sur ceux que nous « sommes ».
(Mars 2023)

Humilité et discrétion

Nous sommes dans un moment de l’histoire où les religions n’ont jamais été autant décriées, rejetées comme sources de conflits, de violence, quand toute forme de spiritualité n’est pas simplement oubliée ou négligée dans une profonde indifférence.
En même temps, nous voyons certains courants religieux redoubler de présences démonstratives, quand ce n’est pas de volonté de peser sur la vie des sociétés, dans une forme de prosélytisme ou de conquête.
Alors, certes, il ne s’agit pas de s’enfermer ou de s’enfouir, de se replier, protégé des secousses du monde ; mais le temps que nous vivons ne nous commande-t-il pas une attitude humble et discrète ? Nous devons d’abord approfondir notre propre spiritualité ; et le meilleur service à rendre à nos contemporains, et le meilleur témoignage à rendre à l’Evangile ne seraient-il pas, en ce moment de l’histoire, celui d’une profonde humilité et discrétion, puisées aux sources d’une foi enracinée en un Christ qui se propose et ne s’impose pas ?
(Février 2023)

Recherchez la justice

Cette année, le thème de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens est tiré d’une phrase du prophète Esaïe : « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice » (Es 1,17). C’est le discours que tous les prophètes vont adresser à Israël ; l’essentiel de leur message.
Lorsque le prophétisme s’éteint, ce sont alors les récits de type apocalyptique qui prennent le relais à partir du 2ème siècle av. JC. Ils annoncent la victoire finale du Seigneur au milieu des calamités et des tribulations du temps.
L’évangéliste Matthieu, en particulier, va en reprendre les symboles et les images mais pour en faire, à nouveau, une exhortation à pratiquer la justice, notamment dans le fameux ch. 25 qui décrit le « jugement dernier ». Ainsi, le message prophétique est repris par l’Evangile sous des formes différentes.
Foi et éthique restent indissociablement liés, comme l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont, pour les croyants, inséparables.
(Janvier 2023)

Etre enfant

La période de Noël nous replonge tous, d’une certaine manière, dans l’enfance. Nous nous souvenons des Noëls d’antan et nous avons plaisir à notre tour, maintenant, à gâter nos enfants. Faut-il bouder cette fête, parce que trop commerciale, et pas assez portée sur l’Evangile ? Pas si sûr. Les occasions de se réjouir simplement sont assez rares ! Bien sûr, nous continuerons à râler (et je suis le premier à m’y exercer !). Mais veillons à ne pas nous retrouver dans la position des disciples qui repoussent des enfants importuns (Mc 10, 13-16). Repousser son enfance, c’est se priver de la joie.
Veillons également à ne pas faire de l’angélisme en oubliant ce que cette fête peut avoir de douloureux pour tous les solitaires et tous ceux qui ont été « privé de l’enfant », privé de la joie. C’est pour ceux-là que le Christ vient à Noël.
(Décembre 2022)

Des serviteurs inutiles ?

« Des serviteurs inutiles, quelconques, ordinaires, indignes… ? » (Luc 17, 10) Vraiment ? Voilà bien la grande modestie protestante qui, paradoxalement, s’enorgueillit de son service et de son engagement, avec toujours ce fond de culpabilité qui fait dire que l’on n’en fait jamais assez !
Mais non ! L’adjectif « inutile », en grec « achreios », est composé du préfixe « a » qui signifie « sans » et de « chreios » qui veut dire littéralement « il faut », et qui indique un devoir. Une traduction au plus près du grec donne donc : des serviteurs « sans ‘il faut’ », donc des serviteurs qui ne sont pas pris dans les tenailles du devoir, des serviteurs qui ne se sentent pas indispensables. Et voilà qui est bien plus une libération qu’une dévalorisation !
Jésus nous débarrasse de tous les « il faut », « tu dois », « faut qu’on », « y a qu’à »… !
(Novembre 2022)

Agir, penser, parler

L’attitude de Jésus dans la plupart des récits de guérisons pourrait se résumer par trois verbes : agir, penser, parler. Jésus agit de manière juste par des actes d’humanité et de compassion, sans jamais s’imposer auprès de celles et ceux qu’il côtoie. Sa pensée est toujours libre, y compris par rapport aux contraintes légales (sa liberté vis-à-vis du sabbat est évidente), ou aux a priori et préjugés. Sa parole délivre une vérité, sans retenue et sans crainte des conventions, des hiérarchies sociales ou des conséquences. Nous pourrions dire que la « guérison » est sûrement là.
Il y a certainement à apprendre de cette attitude. Agir juste, penser libre, parler vrai. Voilà un programme de vie. Mais ne serait-ce pas, un peu, de l’esprit protestant ?!
(Octobre 2022)

Tous "frères et sœurs"

Lorsque nous parlons de l’unité fondamentale de tous les chrétiens, reçue par le baptême, nous affirmons que les différences (ou les divisions) d’origines ethniques, sociales, culturelles, physiques, la différence des sexes… sont relativisées et reléguées au second plan, comme l’apôtre Paul l’affirme dans ses lettres.
Il est alors intéressant de noter que c’était d’ailleurs une des grandes critiques faites aux communautés chrétiennes par les auteurs païens de l’époque de la naissance du christianisme. Cette mixité, ce climat égalitaire, le fait que tous s’appelaient « frères et sœurs » étaient ressenti comme une menace pour une société très inégalitaire basée sur les séparations et les hiérarchies fixes. Cela pouvait saper les bases de cette société foncièrement injuste où chacun devait rester à sa place et jouer son rôle social.
Il y a donc une portée hautement politique (au sens noble du mot) dans l’affirmation de l’unité et de l’égalité, devant Dieu, de tous les baptisés !
(Septembre 2022)

 

"Que tous soient un"

Quand Jésus, dans sa prière, appelle à l’unité, de quelle unité s’agit-il ? Il n’est certainement pas question de l’unité de nos églises actuelles. Qu’il puisse s’agir de l’unité de tous les fidèles entre eux, c’est encore possible. Mais nous pouvons aussi entendre dans cet appel, une prière qui concernerait chacun d’entre nous, non dans la relation aux autres, mais en nous-mêmes ; chacun dans son propre être, dans sa propre existence, celle-ci souvent éclatée, divisée, traversée de milles soucis, préoccupations et activités… des vies divisées en heures, journées, semaines, mois, années. Des vies éparpillées comme un puzzle dont on aurait du mal à reconstituer le tableau.
« Que nous soyons UN » pourrait être la prière de Jésus pour que nous retrouvions notre unité personnelle, individuelle ; que nous arrivions à être “centrés”, à être UN en nous-mêmes, afin d’être vrais, authentiques, présents à nous-mêmes et donc aux autres. A l’image de Dieu, Lui qui est UN, unique, et donc : authentique et vrai.
La période de l’été pourrait être le temps opportun pour cette aventure intérieure-là ! Se retrouver pour retrouver l’essentiel.
(Eté 2022)

C'est une question de regard

Le vêtement signale une identité ; il annonce une appartenance ; il déclare une manière de vivre…
Il est bien plus qu’une apparence. D’ailleurs, dans la Bible, le vêtement est aussi porteur d’un sens particulier. Lorsqu’on change de vêtement, c’est pour manifester une existence nouvelle. C’est le cas, par exemple, du prophète Elie qui donne son manteau à son successeur Elisée ; dans les circonstances de deuil, on déchire son vêtement et on se recouvre de cendres ; Jean le Baptiste, lorsqu’il rejoint le désert et commence à baptiser, a un vêtement de poil de chameau…
« Vous devez vous revêtir de tendresse, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience… et par-dessus tout, revêtez l’amour… » (Col 3, 12-14). Changer de vêtement, c’est changer de vie. Alors, l’apôtre Paul invite la communauté chrétienne, mais au-delà, il nous invite tous à revêtir dans notre vie les sentiments qui permettent une vie commune harmonieuse.
C’est une question de regard : le regard que je porte sur les autres, sur ce qu’ils me donnent à voir, mais aussi ce que les autres voient de moi. S’ils voient, en moi, de la bienveillance, cela embellit la relation !
(Juin 2022)

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